
Rapport de la Cour des comptes sur la forêt guyanaise Mars 2025
Publié le :
22/07/2025
22
juillet
juil.
07
2025
La Cour des comptes a adopté le 12 mars 2025 un rapport intitulé « La forêt guyanaise : des constats alarmants, des clarifications nécessaires » cahier 1.
Ce rapport analyse la gestion, la protection et l’exploitation de la forêt en Guyane depuis 2017.
Il dresse un état préoccupant de la situation et formule des recommandations stratégiques pour préserver et valoriser ce patrimoine exceptionnel.
Il ressort que la forêt guyanaise, couvrant 8,02 millions d’hectares (96 % du territoire), constitue le plus grand massif forestier français d’outre-mer, essentiel pour la biodiversité et la lutte contre le changement climatique (stockage de 2,2 milliards de tonnes de carbone).
Sa gestion est morcelée entre de nombreux statuts et acteurs que constituent principalement l’Office national des forêts (ONF), le Parc amazonien de Guyane (PAG), des collectivités locales et des communautés autochtones, rendant les actions peu cohérentes et difficilement lisibles.
Ce rapport met en exergue des menaces majeures constituées par l’orpaillage illégal qui dévaste de larges zones, générant pollution et insécurité, alors que le changement climatique expose la forêt à des épisodes de sécheresse et à une possible perte de fonctionnalité comme puits de carbone.
La connaissance de la forêt guyanaise reste lacunaire : les inventaires de biodiversité sont partiels, l’état écologique réel manque de mesures structurées, et l’adaptation au climat n’est pas correctement anticipée.
Il dénonce l’exploitation forestière sous-développée : la filière bois est peu compétitive et ne répond pas à la demande locale croissante. Les objectifs nationaux de triplement de la production de bois ne sont pas atteignables en l’état actuel (manque de desserte, de plantations en production, structuration faible de la filière).
De même, il dénonce une gestion économique fragile : La gestion repose à près de 70 % sur des subventions publiques, avec des charges par hectare très inférieures à celle de la métropole. L’efficience financière et le calibrage des moyens sont à repenser.
Pour la Cour, l’application floue de l’Accord de Guyane de 2017 sur le transfert de 250 000 hectares aux collectivités locales et 400 000 hectares aux communautés autochtones, combinée au flou sur les statuts fonciers, freine tout développement concerté.
La Cour des comptes formule les cinq recommandations ci-après :
1° Clarifier les zones potentiellement soumises au régime forestier conformément à l’article L.211-1 du code forestier et analyser les implications qui en découlent, en particulier pour les forêts susceptibles d’être transférées dans le cadre de l’Accord de Guyane de 2017. (DGOM, DGPE, DGALN, ONF, PAG – 2026)
2° Expérimenter l’augmentation des prélèvements d’arbres commercialisables à l’hectare et en documenter les conséquences économiques et environnementales.
(ONF, 2025 et suivants)
3° Dans les zones identifiées dans le cadre du programme régional forêt-bois, accélérer la mise en exploitation des plantations de production de bois d’œuvre.
(DGALN, DGPE, ONF, préfecture de Guyane, 2025)
4° Réviser le plan régional forêt-bois de Guyane.(DGEC, DGALN, DGPE, DGOM, ONF, PAG, préfecture de Guyane, 2026)
5° Préciser le statut de protection des séries d'intérêt écologique et des séries de protection physique et générale des milieux et des paysages.(DGPEE, DGALN, DGOM, ONF, PAG – 2026
Le rapport plaide en outre pour trois actions fortes :
En premier lieu, pour un renforcement et une mutualisation des connaissances et des moyens entre les différents acteurs.
En deuxième lieu, pour un meilleur accompagnement des communautés locales et autochtones, étroitement lié à la préservation durable de la forêt.
En troisième lieu, pour une gestion unifiée et durable, inspirée des bonnes pratiques du régime forestier, pour toutes les forêts domaniales, tout en respectant les spécificités guyanaises.
Il ressort de ce rapport que la pérennité de la forêt guyanaise nécessite une profonde clarification des statuts, une gouvernance simplifiée et une montée en puissance des outils de connaissance et d’accompagnement, afin de concilier les objectifs de développement local, de valorisation économique et de préservation environnementale.
Patrick Lingibé
Historique
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